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Pédagogie et école

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Question

En France, l'école va bien et elle s'acquitte sans problème de ses missions.

Réponse

Bonne réponse

L'école fait pour le mieux, mais elle se trouve au coeur de tension, comme par ailleurs la société toute entière. Voir Diapo 4.

Réponse

Mauvaise réponse

L'école fait pour le mieux, mais elle se trouve au coeur de tension, comme par ailleurs la société toute entière. Voir Diapo 4.

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Question

A l'école, le format scolaire, hérité du 19ème siècle n'a pas disparu.

Réponse

Bonne réponse

Si l'école s'est transformée au fil des années, son organisation de base reste inchangé depuis longtemps: c'est ce qu'on appelle le format scolaire. Voir diapo 5.

Réponse

Mauvaise réponse

Si l'école s'est transformée au fil des années, son organisation de base reste inchangé depuis longtemps: c'est ce qu'on appelle le format scolaire. Voir diapo 5.

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Question

En France, l'école, de la maternelle au lycée, accueille chaque année 5 millions d'élèves

Réponse

Bonne réponse

En France, l'école, de la maternelle au lycée, accueille chaque année12 millions d'élèves. Voir diapo 6.

Réponse

Mauvaise réponse

En France, l'école, de la maternelle au lycée, accueille chaque année12 millions d'élèves. Voir diapo 6.

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Question

L'hétérogénéité des élèves reste un défi majeur auquel l'école a à faire face.

Réponse

Bonne réponse

L'hétérogénéité des élèves, lorsqu'elle est importante au sein d'une classe est un défi quotidien de premier ordre pour les enseignants.

Réponse

Mauvaise réponse

L'hétérogénéité des élèves, lorsqu'elle est importante au sein d'une classe est un défi quotidien de premier ordre pour les enseignants.

5 / 8
Question

Le numérique est maintenant un outil maîtrisé par l'ensemble des enseignants pour faire classe.

Réponse

Bonne réponse

Le numérique est un défi complexe pour l'école, entre son usage par les élèves en dehors du temps scolaire et son usage en classe, encore à développer, pour soutenir les apprentissages. Voir diapo 9.

Réponse

Mauvaise réponse

Le numérique est un défi complexe pour l'école, entre son usage par les élèves en dehors du temps scolaire et son usage en classe, encore à développer, pour soutenir les apprentissages. Voir diapo 9.

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Question

A l'école, les élèves attendent de leur enseignant qu'il explique bien et qu'il soit juste.

Réponse

Bonne réponse

Voir diapo 10

Réponse

Mauvaise réponse

Voir diapo 10

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Question

Faire travailler les élèves par groupes de niveau est une mauvaise solution sur le plan pédagogique.

Réponse

Bonne réponse

Les groupes de niveau, utilisés ponctuellement et avec discernement, peuvent aider certains élèves en difficulté à progresser; Mais ce n'est pas une solution miracle. Voir diapo 13.

Réponse

Mauvaise réponse

Les groupes de niveau, utilisés ponctuellement et avec discernement, peuvent aider certains élèves en difficulté à progresser; Mais ce n'est pas une solution miracle. Voir diapo 13.

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Question

En France, la formation des enseignants est consensuelle car elle est performante.

Réponse

Bonne réponse

La formation des enseignants ne cesse d'être l'objet de réforme. Elle apparaît trop éloignées des réalités professionnelles que rencontrent les jeunes enseignants.

Réponse

Mauvaise réponse

La formation des enseignants ne cesse d'être l'objet de réforme. Elle apparaît trop éloignées des réalités professionnelles que rencontrent les jeunes enseignants.

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Pédagogie universitaire

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Pédagogie et école

Diapo 2

Résumé et plan

1. Résumé

L’école, de la maternelle au lycée accueille 12 millions d’élèves en France. Et se trouve au cœur des attentes et des tensions qui traversent la société.  La pédagogie scolaire doit faire face à des défis importants. Mais elle n’est pas sans ressources relever ces défis. Sans doute plus de souplesse et de pragmatisme de la part de l’institution et des enseignants sont des leviers pour y parvenir.

2. Le plan. Il est détaillé sur la diapositive et se déroule de la diapo 3 jusqu’à la diapo 18. Les numéros entre parenthèses correspondent aux numéros des diapositives.

3. Conseil

Pour profiter au mieux du module, vous pouvez regarder la diapositive, écouter le commentaire audio et lire le commentaire écrit. Pour cela, cliquer sur l’icône comme indiqué dans la partie « texte » à gauche de la diapositive.

 

Diapo 3

Introduction

1. La question de la pédagogie scolaire est vaste et complexe ; elle ne se satisfait pas de réponses réductrices ou mal documentées.

Il n’est pas question ici d’en faire le tour. Il s’agit de mettre l’accent sur certains éléments structurants de diagnostic et de solution d’un point de vue pédagogique, qui sont de nature à faciliter le travail de l’enseignant et celui des élèves, afin que les objectifs d’instruction et de socialisation scolaires soient atteints du mieux possible.

2. Nous commençons par rappeler le contexte complexe de l’école avant de nous arrêter sur trois défis auxquels elle est confrontée. Nous présentons ensuite un éclairage au prisme de chacun des trois registres de la pédagogie, tels qu’ils sont présentés dans les modules de base. Avant de proposer quelques points à prendre en considération et d’avancer vers des pistes d’action concrète.

 

Diapo 4

L’école : une institution en tension

1. L’école est en tension, à l’image de la société elle-même, entre des logiques plurielles et contradictoires qui trop souvent se cristallisent :

·      Missions qui ne cessent de s’élargir et se complexifier,

·      Contraintes financières,

·      Formation des enseignants,

·      Exercice de l’autorité,

·      Capacité à faire réussir tous les élèves au-delà des inégalités d’origine.

2. La pédagogie scolaire, c’est-à-dire ce qui se joue pour « faire apprendre » sur le temps scolaire (et même au-delà) à fort à faire pour se déployer sereinement, pour combiner de manière fluide et efficace les 3 registres de médiation que sont la didactique, l’organisation et le relationnel.

3. Il ne s’agit donc pas ici de « faire la leçon » aux enseignants ; ni de se soumettre à une pensée défaitiste ou de se ranger derrière de fausses certitudes, qu’elles soient ou non pétries d’idéologie. La pédagogie scolaire vise à la réussite des élèves, réussite dont les enseignants sont un des vecteurs.

Notre expérience nous commande une certaine humilité.

Mais nous pouvons identifier, avec le recul, quelques éléments et solutions qui peuvent permettre de se sortir « tête haute » des défis auxquels la pédagogie doit répondre.

Diapo 5

Contexte scolaire (1 sur 2)

1. Il est question ici de la scolarité de la maternelle jusqu’au lycée. Certes, les apprenants changent entre 3 ans et 18 ans… mais l’école, cette école, que fréquente l’immense majorité d’une classe d’âge en France, se caractérise par ce qu’on appelle le format scolaire, c’est-à-dire un cadre très stable.

2. Ce format scolaire, hérité de l’école du 19ème siècle se transforme, mais les invariants subsistent et donnent sa spécificité à l’institution scolaire. L’objectif de l’école, affiché pour la fin du collège, soit la fin officielle de l’instruction obligatoire qui est de 16 ans en France, est de conduire chacun vers un socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Notons au passage un élément important : les élèves sont (sauf exception en fin de lycée) mineurs et l’école se voit déléguer, en les accueillant, une obligation de sécurité et d’éducation à leur égard.

Ce format scolaire correspond à une organisation homogène et systématique sur le territoire :

·      des programmes découpés en disciplines scolaires,

·      des évaluations nationales et des examens nationaux (tel le Brevet National des Collèges ou le Baccalauréat),

·      une présence sur l’ensemble du territoire national,

·      une répartition par classe d’âge,

·      une organisation de la « vie scolaire » (assurée à l’école primaire par le professeur des écoles qui est un « généraliste » et assurée en collège et lycée par un Conseiller principal d’éducation et son équipe),

·      une direction qui rend des comptes à la hiérarchie de l’éducation nationale (Académie ou Rectorat),

·      un processus d’évaluation pour passer d’un niveau scolaire à l’autre chaque année,

·      un ordre scolaire régit par un règlement et des pratiques où l’autorité de l’enseignant s’exerce,

·      un rythme annuel scandé par les périodes de vacances et les contrôles de connaissances.

3. L’offre d’enseignement est proposée par « heure de cours » – Certes, il y a plus de souplesse en école primaire sur ce point, mais il y a un emploi du temps à suivre, avec du temps dédié à chaque discipline.

Pour faire classe, on trouve un temps magistral dédié au professeur, garant du programme ainsi qu’un temps de travail des élèves, individuel ou par groupe, à l’écrit ou à l’oral.

Certes, la pédagogie classique qui a prévalu jusqu’aux années 1960 a évolué (voir les modules sur les courants pédagogiques), mais les fondamentaux restent bien vivants, même si les pratiques des pédagogies actives sont venues souvent assouplir les pratiques classiques.

Diapo 6

Contexte scolaire (2 sur 2)

1. En France, près de 12 millions d’élèves fréquentent l’école (chiffres de la rentrée 2023 pour l’enseignement public et l’enseignement privé sous contrat). Il y a donc, à l’évidence, une logique de flux importante qui régit l’école primaire, le collège et le lycée (avec une précision nécessaire : il y a 3 types de lycées : général, technologique et professionnel).

2. L’école, pour faire face à ces apprenants nombreux, va s’organiser de manière systématique et pyramidale sur le territoire (rectorat, académie, circonscription scolaire, établissement) en cherchant à avoir une organisation homogène, par unité de base qui est constituée par classe et par année scolaire… Tout cela étant cadré par des prescriptions très précises, pour assurer une offre d’enseignement et un service éducatif le plus cohérent et équitable possible.

3. Et pour enseigner à ces millions d’élèves qui sont instruits et socialisés durant leur trajectoire scolaire, plusieurs défis émergent et se retrouvent sur pratiquement tous les territoires, qu’ils soient urbains, péri-urbain, ruraux… et que la pédagogie doit prendre en compte pour « faire apprendre », pour faire réussir tous les élèves.

Arrêtons-nous sur trois principaux défis à avoir en tête, qui sont des freins potentiels à la réussite dans les apprentissages scolaires : l’hétérogénéité scolaire ; l’autorité et la discipline ; le numérique. Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive : la question de l’orientation des élèves, celle de l’autonomie des établissements, ou encore celle de la formation des enseignants seraient notamment à prendre en compte pour dresser un diagnostic global. Et à vrai dire, face à cette complexité, face aux inerties et aux débats sans fin, c’est souvent l’inaction qui l’emporte, ou des solutions décrétées trop rapidement ou trop verticalement … avec l’effet de creuser l’écart entre les élèves : comme souvent, un problème non traité s’autoalimente et cristallise les controverses.

Diapo 7

Défi 1 sur 3 : l’hétérogénéité scolaire

1. Le principal défi est lié à la prise en compte de l’hétérogénéité scolaire : dans une même classe, on attend que les élèves, qui reçoivent tous le même enseignement, progressent tous ensemble à la même vitesse au cours de l’année scolaire. Mais dans la réalité, chaque élève progresse à son rythme, en fonction de ses capacités, des efforts qu’il fait, du sens qu’il donne aux apprentissages, du soutien qu’il reçoit. De fait, on trouve une grande hétérogénéité d’élèves : entre ceux qui ont un très faible niveau dès le départ et ceux qui n’avancent pas au rythme prévu par l’institution (année après année, on retrouve en bonne partie les mêmes), difficile pour un enseignant devant 30 élèves pour une heure de cours, de s’adresser en quelque sorte à tous en même temps et à chacun en particulier.

2. Il est possible de gérer une « hétérogénéité raisonnable » avec des dispositifs de différenciation pédagogique : à certains moments, les élèves n’ont pas tous la même activité, pour permettre à certains de recevoir une aide plus ciblée, aux autres de progresser de manière plus autonome.

3. Mais cela devient vraiment très compliqué dans le quotidien d’une classe de faire progresser chaque élève lorsque certains, même peu nombreux, n’ont pas les bases pour avancer dans le programme (voir courants pédagogiques 3) : ils vont s’ennuyer ou vouloir exister en dehors de ce qu’on attend d’eux, faute d’être pris en compte à partir de ce qu’ils savent.

=> L’organisation pédagogique, en étant souple, réactive, en mobilisant tous les acteurs scolaires et en disposant d’outils d’individualisation, peut permettre de faire face à ce défi.

Diapo 8

Défi 2 sur 3 : l’autorité et la discipline

1. Un autre défi concerne la question de l’autorité au sein de la classe et de l’établissement scolaire (voir le module thématique : pédagogie et autorité). La personnalité de l’enseignant, les règles et leur application juste, les sanctions, les espaces de dialogue sont autant de points à prendre en compte pour aborder ce problème de manière aussi globale que possible. Là encore, il y a des rapports à l’autorité scolaire très variables, qui sont pour partie, mais pour partie seulement, le reflet des problématiques d’autorité parentale.

2. La manière globale dont la société aborde les questions d’autorité en son sein diffuse également à l’école. On voit même certains points de cristallisation dans la société forcer, en quelque sorte, la porte de l’école. Les causes de crise de l’autorité ne sont pas propres à l’école et elles sont multiples.

3. Avec comme effet, lorsque l’ordre scolaire n’apparaît pas a priori légitime à certains élèves, des tensions qui émergent dans le rapport à l’école et aux savoirs qui y sont enseignés.

Un climat scolaire dégradé pour cause de problème d’autorité et de discipline, quelle qu’en soit l’origine, est néfaste à tous. Il n’aide pas les élèves à s’engager positivement dans les apprentissages. Et les premiers à être victimes d’un climat scolaire dégradé sont les élèves les plus vulnérables.

Diapo 9

Défi 3 sur 3 : le numérique

1. Le troisième défi qui prend de l’ampleur, est celui de la place du numérique et des écrans dans la vie des jeunes. Ces derniers appartiennent à la génération que les sociologues et les démographes appellent la génération « Alpha » (nés dans les années 2010) et pour les plus jeunes élèves, la génération « Bêta » (née ou à naître dans les années 2020). La place prise par les écrans et les différents usages de ces derniers vient concurrencer la place de l’école.

Pour les 3-6 ans, le temps effectif passé devant un écran est de 2 heures par jour (contre 20 mn recommandé) ; pour les 7-12 ans, il est de 3h30 (contre 45mn à 1h recommandé) ; pour les jeunes de 13 à 19 ans, il est de 5h (contre 1 heure recommandé).

Sans évoquer ici la question spécifique des réseaux sociaux.

2. L’école semble avoir du mal à prendre en compte la place du numérique dans les apprentissages : pour quels élèves ? Avec quel matériel ? Et pour quels usages scolaires ? Plusieurs pistes sont explorées, parfois contradictoires : entre l’interdiction des téléphones portables à l’entrée des collèges et le fait d’encourager l’usage des portables ou tablettes à des fins d’apprentissage pendant les heures scolaires (dispositif BYOD : Bring Your Own Device, qui peut être traduit par : « apportez votre propre matériel »), il y a tout un monde.

Ces trois défis – faire face à l’hétérogénéité scolaire ; la question de l’autorité et de la discipline scolaires ; la place du numérique- sont à prendre en compte par la pédagogie.

Diapo 10

Qu’attendent les élèves ?

1. Nos enquêtes permettent une synthèse des attentes principales des élèves vis à vis de l’école et de leurs enseignants. Les élèves attendent de l’école deux éléments principaux. Qui sont aussi des conditions pour qu’ils s’engagent dans les apprentissages.

2. La première condition est que les enseignants soient clairs, qu’ils « expliquent bien » et se mettent à la portée des élèves. C’est une logique didactique et organisationnelle qui est sous-jacente à cette demande.

3. La seconde condition est que les enseignants soient justes et d’un caractère stable : c’est une logique relationnelle qui prévaut, sans rejet, nous soulignons, de l’autorité magistrale, pourvu qu’elle inclue une forme de considération perçue pour les élèves.

 

Diapo 11

Pédagogie scolaire et registre didactique

1.      Reprenons les 3 registres de médiation pédagogique (didactique, relation, organisation) pour les décliner dans le cadre de l’école, en nous appuyant notamment sur les 3 modules de base, les 2 modules thématiques « Pédagogie et apprendre » et le module  thématique « courants pédagogiques 3 ».

2.      Le registre didactique est un registre-clé. La didactique se caractérise par un double mouvement :

1/    Déconstruction raisonnée du savoir à faire apprendre par l’enseignant en unités intelligibles identifiables par les apprenants (logique d’analyse, pilotée par l’enseignant).

2/     Construction, à partir des unités intelligibles, du savoir à faire apprendre, par l’apprenant.

3. Avec, pour la déconstruction et la construction, des points de repère, des points de vigilance, des points à contrôler ainsi qu’une évaluation formative continue. A chaque étape l’explicitation structurée de l’enseignant et des exercices raisonnés et pas à pas de l’élève permettent une progression effective, en ajustant au mieux le rythme.

4.       La didactique est complexe : pour chaque niveau scolaire, auquel correspond des capacités cognitives des apprenants, et pour chaque discipline suivant sa logique et ses objets d’apprentissage, il est possible pour l’enseignant, de proposer une médiation didactique appropriée. Cela avec les aides et supports que sont par exemple les manuels scolaires, les fichiers, ou des outils numériques appropriés, mais qui sont encore peu nombreux.

La didactique, paradoxalement, apparaît comme un peu oubliée ou à tout le moins elle ne semble pas toujours constituer la préoccupation centrale des enseignants dans les classes. Lesquels enseignants sont parfois mobilisés sur d’autres tâches. Même s’il faut moduler en précisant que cela n’est pas une généralité.  La didactique est au cœur du travail de l’enseignant, dans le cadre des programmes scolaires, mais avec une capacité à inventer, à s’adapter aux circonstances.

=> Il est vital de donner toute sa place à la didactique pour faire réussir tous les élèves, en restant à l’écart de certaines querelles dont les causes paraissent parfois  dérisoires.

Diapo 12

Pédagogie scolaire et registre de l’organisation (1 sur 2)

1.      Ce registre de l’organisation est requis pour assurer des apprentissages de qualité, à travers différentes dimensions.

2.       Pour maîtriser le temps disponible -ressource rare- et donner du rythme à la leçon : afin d’éviter l’ennui, le « trop prévisible » ; afin de varier les activités sur le plan cognitif pour susciter une concentration des élèves au moment qui convienne ; afin, si nécessaire, de différencier les apprentissages : certains vont consolider un apprentissage, d’autres vont approfondir une notion. L’organisation doit permettre de coordonner l’activité de l’enseignant (qui fait apprendre) et celle des élèves (qui apprennent). D’un côté, l’organisation doit être anticipée (c’est le rôle d’un scénario pédagogique) et de l’autre, elle doit s’ajuster aux évènements imprévus qui jalonnent inévitablement la vie de la classe.

 3.       L’organisation permet un usage raisonné des outils pédagogiques : le tableau, les manuels, des projections d’images numériques, des fichiers d’exercices, …d’autres matériels…

L’organisation permet de choisir le format de mise en activité cognitive des élèves en fonction de la tâche qui leur est demandée : travail individuel, en binôme, en groupe.

Il n’existe pas de « bonne organisation » a priori, mais en fonction du contexte et de la situation, l’organisation, structurée et agile,  doit permettre aux élèves de donner du sens aux apprentissages, de s’engager et de persévérer dans ces apprentissages, de terminer un cours ou une leçon avec une idée précise de ce qui a été appris (voir le module thématique : « Courants pédagogiques 3 »).

Diapo 13

Pédagogie scolaire et registre de l’organisation. (2 sur 2) Focus sur les groupes

1. Pour apporter du temps pédagogique ciblé sur les difficultés d’apprentissage, la pédagogie de la maîtrise de Benjamin Bloom propose des solutions (voir module thématique : « Courants pédagogiques 3 »). Mais elle demande une organisation et des outils qui ne sont pas ceux de l’école aujourd’hui. Une autre solution, mais certainement pas la seule pour différencier les contenus et le rythmes d’enseignement, est d’organiser les élèves par groupes. Mais se pose la question des critères pour constituer les groupes, la question du contenu et des activités, celles des outils d’individualisation et du temps alloué à chaque élève…

2. Il y a comme une rupture d’échelle entre l’analyse au niveau macro du système et l’analyse au niveau micro de la classe (voir la dimension multiscalaire dans le module théorie pédagogique).

·       au niveau macro, à partir d’une approche rationnelle, on peut considérer qu’on va pouvoir, en scindant une classe en 3 niveaux, apporter des réponses plus ciblées face à l’hétérogénéité des élèves, en apportant plus d’homogénéité au sein de chaque groupe.

·       Alors qu’au niveau micro, on craint une forme de stigmatisation qui cristallise les difficultés et dans le pire des cas, les groupes deviennent des ghettos pédagogiques… et cela favorise ainsi les meilleurs.

3. Sans doute les groupes de niveaux, s’ils sont à entrée et sortie continues, peuvent être une solution. Car un élève qui rencontre une difficulté ponctuelle ne peut être mis dans la même catégorie qu’un élève à qui il manque des bases importantes ; par ailleurs, on peut rencontrer des difficultés dans une discipline scolaire et pas dans une autre. De la souplesse et du pragmatisme sont nécessaires, plus qu’une approche mécanique et pétrie de certitudes plus ou moins avérées.

3. Mais surtout, la question de la démarche pédagogique du travail différencié est centrale, le groupe étant une modalité d’organisation. Quel diagnostic, quel traitement didactique des difficultés, quelle remédiation individualisée avec quels outils adaptés, quel entrainement pour progresser (là, des groupes hétérogènes peuvent avoir un réel intérêt) ? (Voir le module de base : démarche pédagogique).

De larges expérimentations documentées sur le terrain seraient à conduire. Par ailleurs, les outils de remédiation ciblée sont encore peu nombreux pour aller vers une pédagogie qui prenne en compte l’hétérogénéité des rythmes et niveaux d’apprentissage. Mais cela n’est pas une fatalité, notamment pour la maîtrise des langages symboliques (français et mathématiques), qui constituent des « socles » pour les autres disciplines.

Diapo 14

Pédagogie scolaire et registre de la relation

1.  C’est un registre plus transversal, en lien avec le climat de la classe. Un registre qui renvoie à la personnalité de l’enseignant qui peut donner « une couleur » à ce climat qui s’installe en début d’année scolaire et qui devrait faire l’objet d’une attention continue.

2.  La question de l’autorité, la question d’un contrat pédagogique éclairé entre l’enseignant et les élèves dont des questions centrales. Le contrat pédagogique peut porter sur les règles de vie en classe, sur les objectifs d’apprentissage, sur les efforts à faire pour apprendre, sur la manière de travailler et sur l’aide qui peut être apportée pour réussir.

Un cadre clair et partagé peut alors laisser place à parfois, un peu de fantaisie ou d’humour… car l’humour a aussi sa place, autant que le respect dû à chacun, dans une pédagogie humaniste, qui articule sans heurts, mission d’instruction et mission d’éducation. Une pédagogie où l’échec n’est pas stigmatisant, où la réussite est l’objectif partagé.

 

Diapo 15

Une remarque stratégique pour aller vers des solutions

1. Enseigner et apprendre sont des activités distinctes, mais elles partagent un trait commun dans la réalité de la pédagogie scolaire ordinaire : ce sont des activités individuelles mais pas solitaires.

  2. Des activités individuelles

o   Du côté de l’enseignant : le plus souvent, l’enseignant est seul dans sa classe, face à sa classe. Il « déroule le cours », s’ajuste aux événements qui surviennent… en prenant des décisions dans une certaine urgence, dans une certaine incertitude, pour reprendre les propos de Philippe Perrenoud, mais aussi et une certaine solitude. L’enseignant peut, dans cet exercice individuel, prendre en compte son propre profil cognitif et le dépasser dans sa communication pédagogique avec les élèves (Voir les 2 modules thématiques « Pédagogie et apprendre »).

o   3. Du côté de l’élève : le travail scolaire et les apprentissages qui en sont le fruit sont finalement solitaire : c’est bien l’élève individuellement qui est celui qui fait des efforts, qui apprend, qui comprend, qui se développe par l’école.

 4. Des activités non solitaires

o   Du côté de l’enseignant : le travail de l’enseignant ne se déroule pas qu’en classe : les temps de préparation du scénario pédagogique (notamment les registres didactiques et organisationnels) peuvent être discutés, partagés, au sein d’un même établissement, par exemple. D’ailleurs, le succès des forums d’échanges entre enseignants, qui co-construisent des outils, en discutent, montre l’intérêt pour de telles pratiques. L’enseignant joue une partition en partie en soliste, mais il joue dans un orchestre, au sein d’un établissement scolaire…

o   5. Du côté de l’élève : le travail de l’élève se réalise au sein d’un groupe de pairs assez stable : la classe. Bien sûr, comme dans tout groupe d’humains, il y a une certaine hétérogénéité et c’est là que des pratiques d’entraide, de coopération peuvent trouver leur place, en s’inscrivant ponctuellement dans le registre de l’organisation pédagogique comme dans le registre didactique. Car la classe avec une relative hétérogénéité est une ressource potentielle pour l’enseignant.

Diapo 16

Quelques points transversaux à considérer (1 sur 2)

1. Nous avons ici retenu quelques points transversaux en pédagogie qui sont en phase avec les 3 modules de base de notre pédagogie humaniste et pragmatique. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, ni même d’exemples à prendre au pied de la lettre. Mais d’éléments qui, de notre point de vue, méritent d’être pris en compte par tout enseignant, par toute équipe pédagogique, en s’adaptant aux réalités de son contexte.

o   2. Scénario pédagogique structuré : si l’improvisation ponctuelle n’est pas à bannir en pédagogie, un scénario pédagogique structuré du point de vue didactique est un élément indispensable, quitte à l’ajuster aux réalités de la classe : sans entrer ici dans les détails, l’enseignement explicite (voir module thématique « courants pédagogiques 3 »), offre quelques pistes sérieuses, appuyées sur des données probantes.

o   3. Contrat pédagogique : c’est un outil puissant à rendre explicite, pour, dans le cadre de l’école, débattre et fixer disposer d’objectifs clairs pour tous, d’un cadre de travail avec des points de repères justes où s’exerce l’autorité magistrale avec exigence et bienveillance.

o   4. Équipe pédagogique: N’oublions pas que dans l’expression « équipe pédagogique », il y a le mot « équipe ». Les enseignants nommés au sein d’un même établissement ne constituent pas une simple collection d’enseignants. Faire équipe suppose de partager explicitement un horizon commun et de disposer d’espaces de dialogue sur le temps professionnel pour bâtir des solutions concrètes face aux diagnostics posés sur le plan pédagogique. La question de la coordination et de l’animation des équipes pédagogiques ne relève pas d’une pure logique administrative mais de la mise en œuvre d’un projet pédagogique opérationnalisé qui ne soit pas qu’une feuille noircie d’encre. Les dispositifs d’aide des élèves les plus fragiles seront plus efficaces s’ils existent non seulement dans la classe mais aussi au niveau de l’établissement : à titre d’exemple, mieux vaut faire une classe de sixième « profitable » en termes d’apprentissage en deux ans plutôt que de passer une année sans réel apprentissage. Et d’avancer dans le système sans perspectives rélles.

o   5. La classe : une ressource potentielle. La classe, de son côté, n’est pas non plus une simple collection d’élèves. C’est une petite communauté de personnalités différentes, comme dans la vie ordinaire. Une petite communauté qui peut avoir un rôle pédagogique : elle devient ainsi une sorte de partenaire pédagogique des enseignants lorsqu’il est possible de travailler en groupe de manière fructueuse, de s’entraider, de coopérer. S’il ne peut compter sur la classe, l’enseignant aura du mal à faire vivre des dispositifs de différenciation pédagogique qui requièrent une certaine forme d’autonomie et de responsabilité de chaque élève, cela à tout âge.

o   6. Le numérique : c’est le nouveau venu dans l’équation scolaire déjà compliquée, avec pour les enseignants la nécessité d’agir avec un manque de recul. Car le numérique est un outil aux multiples visages dont il faut savoir user à bon escient, en classe comme en dehors de la classe. Un outil qui, désormais démultiplié par l’Intelligence artificielle, peut, comme disait le poète grec Ésope au sujet de la langue, être la meilleure et la pire des choses. Assurément l’école ne peut pas ignorer la révolution numérique, l’usage intensif et pluriel qu’en font les élèves. Éduquer les élèves à un accès raisonné de cet outil fait partie des missions de l’école, mais pas d’elle seule. Et s’il faut des limites à l’usage de l’outil, il faut aussi apprendre à le maîtriser… et à tirer profit avec discernement de la ressource qu’il peut être sur le plan didactique, sur le plan d’un entrainement individualisé avec des corrections et des aides adaptées, dans la logique de la remédiation de la pédagogie de la maîtrise (voir module thématique « courants pédagogiques 3 ».)… Et gageons ici que les enseignants sont les mieux à même de créer des contenus qui vont permettre, dans un délai proche, de faire de l’outil numérique un allié pédagogique au service de la réussite de chacun.

o   7. Et les parents dans tout cela ? II serait illusoire et contre-productif de faire sans eux, voire pire, contre eux. Les parents constituent un ensemble très hétérogène, en fonction notamment des diplômes qu’eux-mêmes possèdent, de leur situation sociale et économique, laquelle détermine en partie où ils habitent. En fonction aussi de leur propre rapport à l’école : entre les consommateurs, les stratèges, les fatalistes et ceux pour qui l’école est un vecteur de réussite. Susciter l’adhésion des parents, de tous les parents est un objectif qui ne sera pas réalisé par un dispositif unique ou des incantations. Mais par un travail de proximité patient, incluant des modalités qui restent à inventer, à expérimenter. Et dont on peut attendre un effet de levier très positif en matière d’engagement des élèves dans leur scolarité.

Diapo 17

Quelques points transversaux à considérer 2 sur 2).
La question des moyens et de la formation des maîtres

1. Voilà bien une double question épineuse.

2. La question des moyens est brûlante, alors que l’éducation est l’un des premiers budgets de l’État et que d’autres secteurs seraient à prendre en compte : santé, économie, social, technologie…. Alors que les enseignants français ne sont pas les mieux payés en Europe, et que leurs salaires constituent le premier poste de dépense du budget de l’Éducation nationale. Dans un contexte nouveau où ce métier peine désormais à recruter, par manque d’attractivité.

Sans doute, sans renoncer « à plus », vaut-il aussi réfléchir à « faire mieux », c’est-à-dire être plus efficient en termes d’organisation du point de vue des moyens humains, des dispositifs.

3.  La question de la formation des enseignants est brûlante : durant les 50 dernières années, la France a connu plus de trente réformes de cette formation : autant dire qu’on cherche une formule équilibrée qu’on peine à trouver.

On peut formuler l’hypothèse qu’un cadre et une démarche clairs et pragmatiques seraient bienvenus. Cela suppose une formation ancrée dans la pratique concrète, soucieuse de donner des points de repères solides qui sont indispensables pour enseigner, avec l’éclairage combiné des apports de la théorie et de l’expérience des plus anciens. Une formation cohérente, orientée vers la maîtrise des situations d’enseignement et l’acquisition des démarches et des gestes professionnels. C’est un des objectifs de ce site dédié à la pédagogie que d’apporter des points de repères qui peuvent utilement éclairer une formation des enseignants qui soit humaniste et pragmatique.

Diapo 18

Conclusion

1. On sous-estime de l’extérieur combien le métier d’enseignant est porteur d’une charge mentale invisible et importante. Surtout lorsque des problèmes se nouent au travers des situations scolaires.  Il faut être aux prises directes avec le quotidien des enseignants pour comprendre que « garder la main sur les situations pédagogiques » n’est pas juste une question de bon sens même si ce dernier est indispensable. Souvent l’émiettement et l’usure viennent ruiner plus d’une bonne volonté.

2. Car il faut pour chaque enseignant trouver l’énergie qui soutienne la nécessité de travailler simultanément à une cohérence d’ensemble et aux détails qui font la différence, cela dans les trois registres de médiation.

3. Le défi d’instruire et d’éduquer reste une aventure qui mérite d’être vécue, avec humanisme et pragmatisme. Mais aussi avec bon sens, audace et avec des éclairages solides. Les enseignants du monde scolaire, ont, ensemble, les qualités pour relever ce défi, avec, c’est indispensable, la confiance et l’appui des acteurs de l’institution scolaire.

Ressources

Modules suivants

Partie 2 - Modules thématiques Pédagogie universitaire Commencer le module Partie 2 - Modules thématiques Contribution théorique à une pédagogie humaniste et pragmatique Commencer le module Partie 1 - Modules de base Module de base de la pédagogie : synthèse pratique Commencer le module