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Pédagogie et tutorat

1 / 6
Question

Le tutorat tient une place peu importante dans les apprentissages.

Réponse

Bonne réponse

Le tutorat est très fréquent, dans de nombreuses situations, notamment en lien avec le terrain professionnel: alternance, stages... mais pas seulement.(voir diapo 4 et 5).

Réponse

Mauvaise réponse

Le tutorat est très fréquent, dans de nombreuses situations, notamment en lien avec le terrain professionnel: alternance, stages... mais pas seulement.(voir diapo 4 et 5).

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Question

Le tutorat est concerné par la pédagogie.

Réponse

Bonne réponse

L'apprentissage par tutorat est une forme d'apprentissage particulier, en lien avec la pédagogie qui concerne toutes les modalités d'apprentissage. Voir diapo 6.

Réponse

Mauvaise réponse

L'apprentissage par tutorat est une forme d'apprentissage particulier, en lien avec la pédagogie qui concerne toutes les modalités d'apprentissage. Voir diapo 6.

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Question

Pour être tuteur, du bon sens suffit.

Réponse

Bonne réponse

Pour être tuteur, il faut du bon sens, mais aussi, autant que possible, une formation de base à la pédagogie: cela permet d'être plus efficace. Voir diapo 6.

Réponse

Mauvaise réponse

Pour être tuteur, il faut du bon sens, mais aussi, autant que possible, une formation de base à la pédagogie: cela permet d'être plus efficace. Voir diapo 6.

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Question

Les habitudes et les automatismes du tuteur peuvent constituer un obstacle dans le tutorat.

Réponse

Bonne réponse

Les habitudes et les automatismes du tuteur peuvent l'empêcher d'être clair et complet lorsqu'il présente des gestes professionnels au tutoré. L'analyse de sa pratique de la part du tuteur (activité réflexive) peut l'aider à dépasser cet obstacle. Voir diapos 7, 8 et 9.

Réponse

Mauvaise réponse

Les habitudes et les automatismes du tuteur peuvent l'empêcher d'être clair et complet lorsqu'il présente des gestes professionnels au tutoré. L'analyse de sa pratique de la part du tuteur (activité réflexive) peut l'aider à dépasser cet obstacle. Voir diapos 7, 8 et 9.

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Question

Le tuteur réussit toujours à bâtir une relation de confiance avec le tutoré.

Réponse

Bonne réponse

Si une relation de confiance réciproque entre tuteur et tutoré est indispensable, elle n'est pas donnée d'avance. Elle se construit avec des attitudes adaptées et ajustées de la part du tuteur et de la part du tutoré. Voir diapo 10.

Réponse

Mauvaise réponse

Si une relation de confiance réciproque entre tuteur et tutoré est indispensable, elle n'est pas donnée d'avance. Elle se construit avec des attitudes adaptées et ajustées de la part du tuteur et de la part du tutoré. Voir diapo 10.

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Question

Un tuteur bien organisé apporte une vraie valeur-ajoutée au soutien qu'il fournit au tutoré.

Réponse

Bonne réponse

Être organisé permet au tuteur de ne pas gaspiller de temps ou des ressources dans le cadre du tutorat. Ainsi, le tuteur pilote efficacement les apprentissages du tutoré dans les situations, dans le milieu professionnel ou non professionnel. Voir diapo 11.

Réponse

Mauvaise réponse

Être organisé permet au tuteur de ne pas gaspiller de temps ou des ressources dans le cadre du tutorat. Ainsi, le tuteur pilote efficacement les apprentissages du tutoré dans les situations, dans le milieu professionnel ou non professionnel. Voir diapo 11.

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Pédagogie et école

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Diapo 1

Pédagogie et tutorat

Diapo 2

Résumé et Plan

1. Résumé

Le tutorat correspond à une aide individualisée, apportée par le pédagogue à l’apprenant, souvent dans une situation concrète; par exemple, en formation par alternance. Le tuteur mobilise les trois registres de médiations pédagogiques. Une relation de confiance est nécessaire entre tuteur et tutoré. Un bon sens de l’organisation permet au tuteur de remplir sa fonction de manière optimale.

2. Le plan. Il détaillé sur la diapositive et se déroule de la diapo 3 jusqu’à la diapo 12. Les numéros entre parenthèses correspondent aux numéros des diapositives.

3. Conseil

Pour profiter au mieux du module, vous pouvez regarder la diapositive, écouter le commentaire audio et lire le commentaire écrit. Pour cela, cliquer sur l’icône comme indiqué dans la partie « texte » à gauche de la diapositive.

Diapo 3

Introduction

1. Le tutorat, symbolisé ici par un toit, correspond à une aide, un soutien individualisé dans le cadre d’apprentissages, souvent des apprentissages professionnels en situation de travail, mais pas seulement.

Dans la situation pédagogique, le tuteur tient le rôle du pédagogue et le tutoré tient le rôle de celui qui apprend.

2. La caractéristique du tutorat est d’apporter une aide individualisée, personnalisée et ajustée aux besoins et aux attentes du tutoré, à son rythme d’apprentissage et à ses dispositions. Cela permet de gagner en efficacité.

3. Formulons deux remarques :

·      Le tutorat  tient le pédagogue éloigné des difficultés propres au fait d’avoir en face de lui, possiblement, un groupe nombreux et hétérogène.

·      Les travaux de Jerome S. Bruner sont pionniers dans la compréhension de la relation tutorale (voir module thématique : « Courants pédagogiques 3 »).

Diapo 4

Actualité de la fonction tutorale (1 sur 2)

1. La fonction de tuteur est très répandue, que ce soit dans des situations d’apprentissage formel ou des situations d’apprentissage peu ou pas formalisé.

2. Les situations d’apprentissage formelles sont institutionnalisées à travers, le plus souvent, des dispositifs de formation professionnelle bien identifiés, comme le contrat d’apprentissage entre un apprenti, une école professionnelle et le terrain professionnel, ou les stages sur le terrain. Cela concerne tous les secteurs d’activités de l’économie, dans le privé comme dans le public, car tout métier s’apprend en bonne partie sur le terrain.

·      On peut citer, sans être exhaustif, le secteur de l’industrie, de l’artisanat ou des services marchands, dans des formations conduisant au Brevet Professionnel, au Brevet d’État, au BTS, au diplôme d’ingénieur, ou d’autres formations. Dans ce cas, le maître d’apprentissage exerce la fonction de tuteur.

·      On peut citer des formations professionnelles initiales dans le cadre de services comme l’enseignement, le soin ou le travail social, qui comptent plusieurs stages au cours de la formation, avec, à chaque fois, un accueil du stagiaire par un maître de stage qui joue alors la fonction de tuteur. De nombreux tuteurs sont sollicités dans les situations de transitions professionnelles.

·      De manière générale, pour la plupart des formations, l’alternance devient la règle : il faut savoir qu’il y a eu, tous métiers confondus, plus d’un million d’apprentis en 2023, avec pour chacun, un maître d’apprentissage qui a rempli la fonction de tuteur.

3. Dans de très nombreuses situations, les tuteurs n’ont pas reçu de formation particulière sur le plan pédagogique. Même si de plus en plus, des dispositifs sont mis en place, des référentiels de tuteurs sont formalisés. La demande est très importante.

Diapo 5

Actualité de la fonction tutorale (2 sur 2)

1. La fonction de tuteur se rencontre aussi, de manière de plus en plus fréquente, dans des situations peu ou pas formalisées, où une personne, le tuteur qui possède une forme d’expertise sur un savoir ou une habileté, apporte un soutien pédagogique au tutoré afin que ce dernier réussisse des apprentissages et devienne plus autonome.

2. Citons par exemple, à l’université, le tutorat entre des étudiants avancés (les tuteurs) et des étudiants moins avancés et en difficultés (les tutorés), cela dans le cadre du volontariat. Ce dispositif ne fait pas partie formellement du parcours d’un étudiant, mais il peut apporter au tutoré une aide décisive pour éviter un abandon, permettre de prendre confiance en soi en s’organisant mieux dans la prise de notes ou les révisions par exemple. De plus en plus, les tuteurs étudiants sont reconnus, y compris sur le plan financier, pour leur contribution à la réussite à l’Université, notamment dans le premier cycle où les étudiants sont les plus nombreux.

3. Dans les situations de tutorat peu formalisées, on peut aussi citer les situations d’accompagnement, on pourrait dire aussi de coaching que nous proposent de nombreuses émissions de télévision : pour s’habiller, pour cuisiner…. et même pour trouver l’âme sœur

4. On peut aussi trouver sur Internet ce qu’on appelle des « tutos », de plus en plus nombreux et variés. Ces tutos proposent des aides avec image et son, souvent didactisées de manière très pertinente, des aides qui constituent une aide ordinaire pour bricoler, jardiner, cuisiner. On pourrait aussi citer les tutos pour les apprentissages scolaires, souvent réalisés par des enseignants, qui présentent une notion dans le cadre d’un programme d’enseignement.

L’intérêt le plus immédiat est que le tutoré peut visionner le tuto autant de fois qu’il le souhaite. Souvent, il peut poser une question ou lire des commentaires ou remarques dans la rubrique « foire aux questions ».

5. Quant aux situations de tutorat plus informelles, elles fourmillent dans la vie ordinaire, entres collègues de travail, entre personnes proches : on explique et on montre directement, le plus généralement « sur le tas », à se servir d’un appareil, à réaliser une tâche que maîtrise le tuteur occasionnel, plus expérimenté et que découvre le tutoré, plus novice. Sachant, en fonction des situations, que les rôles peuvent s’inverser pour une autre occasion, en fonction des circonstances et des expertises dont dispose chacun. Et, reconnaissons-le, ce type de tutorat informel a toujours existé et a longtemps été la principale manière d’apprendre, lorsque les systèmes scolaires et les systèmes de formations n’existaient pas.

Ce tour d’horizon met en évidence que le tutorat, sous ses différentes formes, est très répandu et au fond très ordinaire. Et que chacun peut être, en fonction des situations, tuteur ou tutoré.

 

Diapo 6

Tutorat et Pédagogie

1. Le tutorat est une des modalités de l’accompagnement destiné à soutenir des apprentissages. L’accompagnement est toujours présent en pédagogie (voir module thématique : « Pédagogie et accompagnement »).

2. Certes, nous l’avons souligné dans d’autres modules thématiques, le bon sens est un allié puissant. Surtout s’il se combine à une forme d’empathie ainsi qu’une capacité du tuteur à être attentif aux demandes du tutoré, à s’ajuster autant que de besoin. Mais le bon sens ne suffit pas toujours et une formation pédagogique peut s’avérer utile pour que le tutorat aboutisse à de réels apprentissages ainsi qu’à un développement professionnel effectif du tutoré. C’est l’objet de ce module thématique qui vient compléter les 3 modules de base.

3. Regardons maintenant, au prisme des trois registres de médiation pédagogique que nous avons présenté dans les modules de base, comment le tuteur peut agir avec efficacité et accompagner au mieux le tutoré dans la réussite des apprentissages.  Rappelons que ces trois registres de médiation qui sont au cœur de la pédagogie, c’est- à dire l’activité de « faire apprendre », sont la didactique, la relation et l’organisation.

 

Diapo 7

Tutorat et didactique (1 sur 3)

1. Sans doute le registre de la didactique est celui où le tuteur, qui n’est pas un spécialiste de la pédagogie mais un spécialiste de son métier, peut apporter une attention toute particulière.

Ce registre didactique va permettre au tuteur d’être clair, de se faire comprendre par son tutoré, de l’aider à progresser pas à pas, en allant du simple au complexe, en l’éclairant sur la logique des situations professionnelles, sur les raisonnements à suivre, sur la bonne exécution des gestes de métiers, en l’aidant à hiérarchiser les priorités et à dominer l’exécution d’une tâche, en fonction des circonstances.

2. Signalons d’emblée un élément fréquent dans les situations de tutorat : le tuteur, expert de son métier, possède les compétences attendues pour être performant ; c’est un habitué des situations de travail car il les rencontre fréquemment. Et cela fait qu’il fonctionne en partie de manière automatique. C’est une manière de faire normale : en faisant les choses par habitude, on acquiert petit à petit des routines : c’est ce qu’on appelle des « savoirs incorporés ». Car il sait comment faire. C’est très utile pour fonctionner de manière économique, sans dépenser beaucoup d’énergie ou d’attention, grâce aux habitudes qui se sont construites pas à pas.

3. Par exemple, quand un conducteur expérimenté conduit sur un parcours qu’il emprunte régulièrement, il y a un certain nombre de gestes qu’il effectue presque sans y penser, comme mettre sa ceinture de sécurité, ôter le frein à main ou changer de vitesse, s’arrêter au feu rouge et redémarrer correctement…. Si on compare avec un apprenti conducteur, ce dernier va dépenser beaucoup d’énergie et d’attention pour effectuer les mêmes gestes : il apprend, il manque de points de repères, il n’a pas les habitudes que possède le conducteur expérimenté.

4. les habitudes du tuteur peuvent constituer un obstacle dans l’aide qu’il apporte au tutoré.

Car si le tuteur veut expliquer clairement à son tutoré des gestes de travail précis, des points de vigilance à considérer, des éléments à prendre en compte pour agir de manière efficace sur une situation professionnelle, alors, il va lui falloir en quelque sorte sortir de ses routines et de ses habitudes. Cela afin de lui fournir des explications précises et complètes, sans oublier aucun élément. Il doit en quelque sorte « déplier » complètement son activité en montrant, en expliquant, pour la mettre à la portée du tutoré.

Car, justement, le tutoré, qui la plupart du temps découvre les situations de travail, et parfois est un peu stressé par cette nouveauté, n’a pas de références précises et ne sait pas comment agir avec efficacité. Même s’il peut lui arriver, grâce à son expérience antérieure et ce qu’il a appris à l’école, d’avoir des éléments de base concernant la situation professionnelle en question.

Diapo 8

Tutorat et didactique (2 sur 3)

1. Le professionnel expérimenté, parce qu’il connaît les situations professionnelles, possède ce qu’on appelle des images opératives, pour reprendre l’expression du psychologue Dimitri Ochanine.: ce sont des manières de faire pertinentes, éprouvées par la pratique, des sortes de petits scénarios ou encore des cartes mentales qui guident l’action qui se déroule dans telle ou telle situation professionnelle. Elles sont en partie automatisées.

2. Le travail didactique du professionnel-tuteur va consister à mobiliser les images opératives qui sont incorporées dans sa pratique et ses habitudes et à les déplier complètement.

Ce travail didactique relève de l’analyse de l’activité. Cela demande au tuteur de sortir de ses habitudes et de ses automatismes pour expliciter pas à pas de ce qu’il fait et pourquoi il le fait : cela concerne les connaissances sur lesquelles il appuie son raisonnement, les éléments qu’il prend en compte pour agir en fonction des règles de métier, les informations pertinentes à repérer dans la situation professionnelle dont il est question.

Cela correspond à la phase de déconstruction du processus didactique. Voir à ce sujet les 3 modules de base de la pédagogie.

Puis, il revient au tuteur, en présence de son tutoré, de lui montrer, lui expliquer, lui faire-faire sous son contrôle, lui demander de dire précisément ce qu’il comprend de la situation et d’expliciter à son tour ce qu’il fait pour agir : c’est la seconde phase de la didactique : la phase de reconstruction et le tuteur vérifie ainsi que le tutoré intègre les raisonnements et les gestes professionnels en situation.

3. C’est un effort important pour le tuteur, un effort qui demande une posture réflexive, comme une sorte d’enquête pour analyser sa propre activité professionnelle : elle est pour lui tellement évidente qu’il peut passer à côté d’éléments implicites de son activité.

Il arrive que des professionnels expérimentés ne fassent que partiellement ce travail didactique qui leur demande de sortir de leurs habitudes et de leur zone de confort pour se transformer en pédagogue-tuteur compétent.

4. Un point stratégique, dans le cadre du travail didactique du tuteur, est de faire expliciter le tutoré, c’est-à-dire lui faire dire aussi clairement que possible ce qu’il comprend de ce qu’il voit, ce qu’il comprend de ce qu’il fait, de préciser les informations qu’il prend en compte pour agir,  de mettre en mot les buts et raisonnements qu’il suit. A partir de ces explicitations, le tuteur peut, en complément de l’observation directe de ce que fait le tutoré, accéder à la partie invisible de son activité, notamment en termes d’analyse et de raisonnement: c’est essentiel pour pouvoir  l’aider à progresser (Voir les modules de base).

Diapo 9

Tutorat et didactique (3 sur 3)

1. Ce qu’attend le tutoré pour progresser dans la compréhension des situations professionnelles et dans l’acquisition des gestes professionnels, c’est de la clarté et de la précision où les détails, qui font souvent la différence pour être efficace, sont bien mis en avant.

2. Signalons une ressource sur laquelle tout professionnel peut s’appuyer pour analyser son activité : la didactique professionnelle, qui est l’un des courants d’analyse de l’activité, propose des démarches et des outils pour aider à réaliser le travail didactique de construction et de déconstruction dans des situations professionnelles. Voir à ce sujet le module thématique « Théorie pédagogique » ainsi que les ressources à la fin du présent module.

Diapo 10

Tutorat et relation

1. Être un pédagogue qui maîtrise la dimension didactique est nécessaire, mais n’est pas suffisant : le tuteur est tenu de prendre en compte la dimension relationnelle de la fonction pédagogique qu’il remplit.

Comme nous l’avons indiqué dans les modules de base, le registre de la relation joue un rôle important dans la pédagogie. Le tuteur est une référence pour le tutoré et il est indispensable qu’une relation de confiance s’établisse entre les deux. Établir une relation de confiance signifie pour le tutoré, qui est en situation d’apprendre, qu’il a droit à l’erreur, qu’il peut s’autoriser à poser des questions, à demander des explications lorsqu’il ne comprend pas ce que lui dit le tuteur, lorsque les informations qui lui sont adressées sont trop rapides ou, de son point de vue, manquent de précision. Une des bases de la confiance est d’accorder à l’autre une forme de considération, notamment en cas de position asymétrique comme c’est le cas dans le tutorat.

2. Les progrès du tutoré qui apprend un métier en étant confronté à des situations professionnelles réelles requièrent de sa part qu’il ait aussi confiance en lui-même, qu’il se sente capable de réussir, qu’il sente qu’il sera écouté et soutenu s’il en rencontre le besoin. Une attitude empathique et bienveillante du tuteur favorise les progrès du tutoré. Mais cette bienveillance suppose aussi une forme d’exigence de la part du tuteur vis-à-vis du tutoré ; le tuteur est une figure d’autorité. Voir le module thématique : « Pédagogie et autorité ».

3. De son côté, le tutoré est tenu d’écouter ce qu’on lui demande, de focaliser son attention sur certains éléments de la situation professionnelle, et tout simplement de faire des efforts pour construire les compétences attendues.

Il ne s’agit pas ici de donner des normes, car le domaine relationnel concerne des attitudes générales de prise en compte de l’autre mais aussi les caractères de chacun : lorsque, dans une relation tuteur-tutoré, chacun peut s’exprimer de manière sereine et sans agressivité et avec une considération réciproque, cela facilite grandement des apprentissages visés. Et cela relève, au final, du bon sens.

4. L’attitude bienveillante et exigeante du tuteur vis-à-vis du tutoré aide ce dernier à s’inscrire dans une dynamique de développement professionnel : cela signifie que non seulement il construit des compétences attendues, mais aussi qu’il se construit comme professionnel. La dimension relationnelle de la relation tutorale participe ainsi de la construction d’une identité professionnelle.

Par exemple, dans l’apprentissage du métier infirmier, à côté des soins techniques qui sont appris en stage, se joue la question de l’identité de soignant : le tutoré, élève en soins infirmiers, va, au fur et à mesure des stages, habiter le métier de soignant, qui comprend des exigences, une éthique, relève d’une mission : tout cela participe de ce qu’on pourrait appeler « la fabrique globale du professionnel », qui croise des logiques plus techniques et plus objectives avec des logiques plus subjectives et liées à l’identité professionnelle.

Comme dans la vie ordinaire, les attitudes et postures de l’un vis-à-vis de l’autre sont une question d’intention, de clarté, de dialogue et de mesure, avec les ajustements réciproques nécessaires au fil de la relation.

Diapo 11

Tutorat et organisation

1. La dimension de l’organisation constitue le troisième registre de médiation de la pédagogie, avec le registre didactique et le registre relationnel.

Comme dans la plupart des situations de la vie ordinaire, être organisé permet de fixer un cap, de donner un cadre et de gérer au mieux le temps et les ressources dont on dispose ; cela permet d’anticiper les situations auxquelles on est confronté et d’avoir, au bon moment, les informations ou les instruments nécessaires pour agir de manière pertinente.

2. Ici, il revient au tuteur de fixer un cadre dans lequel va s’inscrire l’activité du tutoré et donc celle du tuteur. Cela signifie, pour le tuteur d’anticiper les temps d’apprentissage du tutoré :

·       d’une part afin de lui permettre de construire les compétences du référentiel de compétences pour valider son apprentissage.

·       et d’autre part afin de préparer les situations professionnelles, si possibles nombreuses et variées, porteuses d’un potentiel d’apprentissage, auxquelles il va confronter le tutoré (voir les deux modules thématiques « Pédagogie et apprendre ».

Ces situations, pour simplifier, se répartissent en deux ensembles. D’une part des situations de référence, qu’on appelle aussi des situations emblématiques : on les rencontre de manière ordinaire et fréquentes dans l’exercice du métier ; d’autre part, les situations que l’on rencontre plus rarement, mais dont la maîtrise est importante par le professionnel, surtout lorsqu’elles sont bloquantes. Cette expression de « situations bloquantes » concerne des situations professionnelles, qui, lorsqu’elles ne sont pas ou mal prises en compte, empêchent l’activité, souvent avec des conséquences négatives. Cela dépend du contexte de travail, mais aussi de l’organisation du travail dans l’entreprise ou dans le service dont il est question.

3. Le tuteur gagne toujours à avoir une vision d’ensemble de la formation du tutoré : où en est-il dans sa formation ? Quelles sont les connaissances déjà acquises à l’école professionnelle sur lesquelles le tuteur va pouvoir s’appuyer ? Quels sont les attendus exacts de la période d’apprentissage en termes de construction de compétences ? Existe-t-il un référentiel métier ? Ou un livret d’accueil dans l’entreprise ou le service ? Le tuteur sera-t-il invité à participer à l’évaluation du tutoré dans le cadre d’une certification ? Plus ces éléments sont clairs pour tous au départ, plus l’apprentissage peut être organisé pour répondre au mieux aux attentes des trois parties prenantes d’un véritable contrat : (1) l’école, (2) l’entreprise ou le service qui fournissent les situations professionnelles et (3) le tutoré.

4. Notons à ce sujet que les tutorés, comme les apprenants en général, ont certes des points communs, mais ne sont pas les clones les uns des autres : leurs centres d’intérêt, leurs domaines d’expertise, leurs difficultés, leur rythme d’apprentissage, leurs dispositions et leur caractère sont des éléments personnels qui sont des marqueurs de leur propre singularité.

 

Diapo 12

Conclusion

1. La fonction de tuteur demande à celui qui l’exerce, que ce soit pour un stage ou pour un contrat d’apprentissage, ou dans d’autres contextes, des compétences dans les trois registres de médiation pédagogique : didactique, relation et organisation.

2.  On sait que le soutien d’un tuteur est considéré comme très important par les tutorés qui sont inscrit dans une logique d’apprentissage : un tuteur disponible, clair, patient et qui explique bien, à la fois bienveillant et exigeant est un point de référence souhaité par tout apprenant. C’est une garantie d’un apprentissage global d’un métier, c’est-à-dire un apprentissage qui articule trois éléments stratégiques qui sont au cœur de la fabrique d’un véritable professionnel :

·      La capacité à dominer et comprendre les enjeux des situations professionnelles, pour développer son autonomie et son esprit de responsabilité.

·      L’acquisition de compétences et gestes  pour agir avec discernement et de manière efficace sur les situations professionnelles, dans des contextes et des organisations du travail variées.

·      la construction d’une identité professionnelle qui engage la personne dans une activité professionnelle dont elle est fière, souvent au sein d’un collectif de travail,  et qui constitue une dimension positive de son identité globale;

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